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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 09:51

guillaume-apollinaire-11.jpg 

L'adieu du cavalier

Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs

Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu'elle
Riait au destin surprenant

Guillaume Apollinaire

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 08:19
 
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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 07:45

http://www.poesie-citation.fr/poesie-jacques-prevert/index.php      http://edtech.wku.edu/~nlove/101-102/interact101-102/passe_compose_prevert.htm

Le cancre

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

Jacques Prévert


Jacques Prévert est un poète et scénariste français, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine (act. Hauts-de-Seine), mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite, (Manche). Après le succès de son premier recueil de poèmes, Paroles, il devint un poète populaire grâce à son langage familier et ses jeux de mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 08:01

Le vieil homme et le chien


le vieil homme

 

Transparent aux regards des passants trop pressés,

Un vieil homme est assis, transi et affamé,

Sous un porche à l’abri des frimas de janvier.

Il implore un sourire, une pièce de monnaie.

 

Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree,

Une voiture suit, heurte le canidé.

Aussitôt extirpés de leurs logis douillets

Accourent de partout des bourgeois empressés.

 

« Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi

J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid ! »

Quelques instants après, l’animal est pansé,

Dorloté, réchauffé, maintes fois caressé.

 

Au dehors dans la rue le silence est tombé

Tout le monde est rentré, a fermé ses volets.

Sous son porche à l’abri des frimas de janvier

Le vieil homme soudain s’est mis à aboyer.

Daniel Boy

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 09:13


Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont l
es pieds touchaient à l'Empire des Morts.
   
 
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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 12:22

 apollinaire.jpg

Apollinaire

Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule

 

Clique sur la photo d'Apollinaire pour accéder à son site

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 08:13
Le Loup et l'Agneau loup.jpg

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

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